Prix du carburant en Égypte : hausses récentes et impacts économiques

Prix du carburant en Égypte

Les prix du carburant en Égypte ont connu des ajustements notables cette année, reflétant les défis économiques du pays. Au 27 octobre 2025, l’essence s’établit en moyenne à 9,79 livres égyptiennes par litre, tandis que le diesel avoisine les 6,73 livres. Ces chiffres masquent des variations selon les types et les régions, avec une hausse de 10 à 13 % annoncée le 17 octobre dernier par le gouvernement. Cette mesure, la deuxième de l’année, vise à aligner les tarifs sur les coûts mondiaux tout en gelant les prix jusqu’en octobre 2026. Pour les conducteurs égyptiens, cela signifie une pression accrue sur le budget, surtout dans un contexte d’inflation persistante. Cet article explore ces évolutions, les causes sous-jacentes et les conséquences pour l’économie locale.

Évolution historique des prix du carburant

Depuis une décennie, les tarifs des carburants en Égypte ont fluctué sous l’effet des politiques de subvention et des chocs externes. En 2014, le prix moyen de l’essence tournait autour de 0,36 dollar américain par litre, un niveau relativement stable jusqu’en 2015. Cette année-là, une réforme majeure a réduit les subventions, faisant passer le prix à un minimum de 6,25 livres égyptiennes pour l’essence, avant une remontée progressive.

Les années suivantes ont vu des pics, comme en 2022 où l’essence a atteint 0,54 dollar par litre, sous l’influence de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix mondiaux. Le gouvernement a alors introduit des mécanismes de tarification pour amortir les chocs, mais les ajustements trimestriels sont devenus la norme. En 2023 et 2024, les prix ont oscillé entre 8 et 12 livres pour l’essence, reflétant une tentative d’équilibre entre protection sociale et ouverture aux marchés internationaux.

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Les hausses spécifiques en 2025

Cette année marque une accélération des ajustements. Au printemps, en mars, le comité de tarification a prévu deux augmentations, portant le diesel à 15-20 livres par litre d’ici fin d’année. La première vague est intervenue en octobre, avec une hausse de 18 % pour certains carburants, selon des sources locales. L’essence 80 octanes grimpe ainsi à 17,75 livres, et la 92 octanes à 19 livres, tandis que le diesel suit avec des tarifs entre 13,5 et 17,5 livres. Ces changements s’inscrivent dans un plan de stabilisation, évitant des fluctuations mensuelles pour plus de prévisibilité.

Prix actuels détaillés par type de carburant

Pour une vue claire, voici un tableau récapitulant les tarifs en vigueur au 27 octobre 2025, basés sur les annonces officielles. Ces prix s’appliquent dans les stations-service du Caire et des grandes villes, avec des variations mineures en zones rurales.

Type de carburant Prix par litre (EGP) Équivalent en euros (approx.)
Essence 80 octanes 17,75 0,52
Essence 92 octanes 19,00 0,56
Diesel 13,50 – 17,50 0,40 – 0,51
Essence 95 octanes 21,00 0,62

En euros, ces tarifs restent compétitifs par rapport à l’Europe, où un litre d’essence dépasse souvent 1,50 euro, mais ils pèsent lourd sur les ménages égyptiens au vu du salaire moyen autour de 200-300 euros mensuels.

Facteurs qui déterminent les variations des prix

Plusieurs éléments expliquent ces mouvements. Les subventions étatiques, traditionnellement généreuses, ont été progressivement allégées pour libérer des fonds publics vers l’éducation et la santé. La dépendance aux importations, avec 70 % du pétrole raffiné venant de l’étranger, expose l’Égypte aux cours du Brent, qui ont rebondi en 2025 après une baisse en 2024.

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Les fluctuations du dollar face à la livre égyptienne jouent aussi un rôle clé : une dévaluation récente de 10 % a renchéri les achats à l’international. Enfin, les accords avec le FMI, soutenant les réformes économiques, imposent des hausses ciblées pour réduire le déficit budgétaire.

  • Cours mondiaux du pétrole brut : influence directe sur les coûts d’importation.
  • Politiques de subvention : réduction graduelle pour équilibrer le budget.
  • Taux de change : impact de la livre sur les prix libellés en devises étrangères.
  • Demande locale : croissance du parc automobile, avec plus de 5 millions de véhicules.
  • Facteurs géopolitiques : tensions au Moyen-Orient affectant les routes d’approvisionnement.

Conséquences sur l’économie et la société égyptienne

Les conducteurs ressentent ces hausses au quotidien. Un taxi au Caire, qui parcourt 200 km par jour, voit ses coûts grimper de 20 % en un mois, forçant des ajustements de tarifs pour les passagers. Les agriculteurs, dépendants du diesel pour les tracteurs, affrontent des marges réduites sur les récoltes de blé et de coton, piliers de l’export.

Sur le plan macro, ces mesures aident à contrôler l’inflation, estimée à 12 % en 2025, en évitant une surchauffe des importations. Les entreprises de transport routier, vitales pour le fret vers l’Afrique subsaharienne, optimisent leurs flottes pour minimiser les pertes. À long terme, cela pourrait stimuler les énergies renouvelables, avec des projets solaires en plein essor dans le désert.

Effets sur les ménages modestes

Pour une famille typique, le budget carburant représente 10-15 % des dépenses mensuelles. Dans les bidonvilles du delta du Nil, où les motos dominent, chaque livre supplémentaire se traduit par des choix difficiles entre essence et repas. Le gouvernement compense via des cartes de rationnement pour les plus vulnérables, limitant l’accès subventionné à 100 litres par mois.

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Comparaison avec les pays voisins

En Tunisie, l’essence coûte environ 2,50 dinars (0,70 euro), plus élevé qu’en Égypte malgré des subventions similaires. Au Soudan, les troubles ont fait exploser les prix à 1,20 dollar par litre, rendant l’Égypte attractive pour le commerce transfrontalier. L’Arabie saoudite, producteur majeur, maintient des tarifs bas à 0,60 riyal (0,14 euro), mais son modèle repose sur des réserves colossales, contrairement à la diversification égyptienne.

Cette disparité souligne la stratégie égyptienne : un équilibre entre accessibilité et soutenabilité, évitant les pénuries chroniques vues en Libye.

Perspectives pour les mois à venir

Avec le gel des prix jusqu’en 2026, les conducteurs peuvent anticiper une stabilité relative. Si les cours mondiaux se maintiennent sous 80 dollars le baril, pas de choc majeur n’est attendu. Des investissements dans les raffineries locales, comme celle de Midor, pourraient réduire la dépendance aux importations d’ici 2027.

Les experts prévoient une légère baisse en 2026 si l’inflation ralentit à 8 %. Pour les voyageurs, surveiller les apps comme GlobalPetrolPrices reste utile pour des mises à jour en temps réel. En somme, ces ajustements, bien que contraignants, pavent la voie à une économie plus résiliente.

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